RUN IN CARTHAGE PART I : UNE COURSE, DES LIEUX EMBLÉMATIQUES

Une Bee heureuse de courir à Carthage

Run in Carthage

Trois mots qui m’ont fait rêver pendant plusieurs mois. Trois mots qui ont aiguisé mon esprit de littéraire et de runneuse.

De plus, j’avais eu un avant-goût de cette aventure en allant courir sur Les Foulées du Megara lors d’un voyage presse précédemment.

Quand on pense à Carthage, les mots Hannibal, Romains, éléphants, « Carthago delenda est » viennent immédiatement à l’esprit.

Il faut dire que cette terre tunisienne est riche d’un passé historique, comme en témoignent aujourd’hui encore les magnifiques vestiges des thermes d’Antonin, le port punique ou encore les odéons et théâtres.

Rien de tel pour ravir une Bee que d’aller s’immerger dans cette ambiance : comment ne pas craquer pour aller vivre le temps d’un week-end une expérience alliant running et culture ?

À seulement deux heures de Paris (quand on pense parfois au temps qu’on passe dans les embouteillages !), Tunis est juste une destination rêvée au soleil pour recharger les batteries et s’évader…

TUNIS, UNE TERRE D’HISTOIRE(S)

Village punique sur la colline de Byrsa

Visiter Tunis, c’est à la fois être plongé dans une capitale où règne une certaine effervescence, mais aussi faire un bond dans le passé : ici la modernité côtoie la tradition, voire l’Antiquité.

Invitée généreusement par l’Office de tourisme tunisien pour ce voyage presse, j’ai ainsi pu fouler le sol pour lequel nos ancêtres les Romains avaient bataillé lors des fameuses Guerres Puniques. De sanglants combats pour une soif de conquête qui ont débuté en 264 avant J.-C. pour se terminer en 146 avant J.-C., lorsque Scipion Émilien assiège Carthage et finit par s’en emparer.

Les nombreux vestiges, offrant une vue dégagée sur le Golfe de Tunis, témoignent véritablement de cette présence romaine, entre odéons, théâtres, villas, basiliques et aqueducs…

La Bee près d’une fontaine à l’effigie du Dieu Océan

Mais l’histoire remonterait bien plus loin : en effet, d’après les textes (notamment ceux de Virgile dans l’Énéide), le nom de Didon est associée à cette illustre terre tunisienne…

DIDON, REINE DE CARTHAGE

Petit saut (sans drop !) dans la mythologie pour éclairer nos lanternes de runners sur ce personnage emblématique de Carthage, qui a prêté d’ailleurs son nom à plusieurs lieux.

Originaire de Tyr en Phénicie (actuellement le Liban), Elyssa ou Didon aurait été contrainte de fuir ses terres après l’assassinat de son mari Sicharbas (qui n’est autre que son oncle) par son frère Pygmalion, épris de richesses.

Elle aurait alors accosté avec ses navires sur les côtes d’Afrique du Nord où le roi Larbas lui aurait promis de lui donner une terre grande comme la peau d’un boeuf.

Comme vous le savez, les femmes sont rusées : Didon décide alors de la découper en fines lamelles afin de décrire un périmètre suffisamment important pour y construire une ville.

Après avoir trouvé un heureux présage sur la colline de Byrsa (qui domine l’actuelle ville de Tunis), elle y construira Carthage (en Phénicien Qart-adast : « la nouvelle Tyr »).

Pour échapper aux avances du roi Larbas qui souhaite l’épouser, elle se serait jetée dans un bûcher en flamme, en signe de fidélité.

Dans le texte de Virgile, Énée, fuyant Troie, serait arrivé à Carthage et serait tombé éperdument amoureux de Didon. Mais investi par les dieux d’une mission, il aurait lâchement abandonné Didon qui se serait suicidée avec son épée, rongée de tristesse.

CARTHAGE, UNE TERRE DE VESTIGES

Phéniciens, Romains, Maures, autant de peuples qui ont foulé la terre de Carthage et qui expliquent la richesse de ses vestiges.

Pour ma part, j’ai cette fois pu visiter :

Les thermes d’Antonin
Les sous-sols des thermes d’Antonin
  • Les thermes d’Antonin : il s’agit du plus vaste ensemble thermal construit sur le sol africain. Situé à proximité de la mer, le site est juste incroyable ! Une grande partie des sous-sols révèle en effet les anciens systèmes de chauffage de ces bains, appelés hypocaustes. Situés à proximité du palais présidentiel, ces thermes s’étendant sur près de 300 mètres permettent d’avoir une idée de la magnificence des lieux. Le site est d’ailleurs classé sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
  • Le théâtre et les villas de Carthage : le théâtre romain de Carthage est le lieu de départ de la course. On ne pouvait choisir meilleur lieu pour donner le signal ! Il est l’un des plus importants vestiges laissé en héritage à la Tunisie. Très bien conservé, il jouit d’une acoustique exceptionnelle. De nombreux spectacles et concerts y sont joués. Non loin, il est possible de visiter les villas de Carthage qui témoignent de l’opulence de l’époque : jardins péristyles, statues raffinées, mosaïques avec des marbres de différentes origines…
  • La colline de Byrsa : la vue est absolument imprenable sur Carthage ! On comprend que Didon ait eu un véritable coup de coeur pour ce lieu stratégique. La colline abrite le musée national de Carthage, la Cathédrale Saint-Louis, un quartier punique et les vestiges d’une immense basilique. Le lieu est simplement incontournable !
Villa antique de Carthage
Théâtre de Carthage

Je ne mentionne ici que les principaux endroits visités ce week-end, mais si vous lisez mon article sur les Foulées du Megara, vous constaterez que les visites ne manquent pas quand on séjourne à Tunis…

RIADH BEN ZAZIA, L’ORGANISATEUR AMOUREUX DE SON PATRIMOINE

Riadh Ben Zazia, l’organisateur de Run In Carthage et des Foulées du Megara

Tel Hannibal, un homme, Riadh Ben Zazia, amoureux des grands défis, s’est lancé celui d’organiser des courses dans sa ville pour valoriser le patrimoine de Tunis.

J’ai ainsi pu participer en mars 2023 aux Foulées du Megara, un semi exigeant qui marquait ma reprise en course à pied après mon opération.

C’est bien loin d’être une mince affaire, mais Riadh est un passionné, un homme généreux, un sportif reconnu.

Son ambition en 2015 est de créer une course simplement pour rassembler des runners et ramener de l’animation à Carthage : la première édition de Run In Carthage réunit alors 2500 personnes sur un parcours de 12 kilomètres. La course est gratuite et connaît un énorme succès.

Riadh décide alors de créer une seconde édition, en s’inspirant des 10 miles : le parcours s’étend donc sur plus de 16 kilomètres et il en sera ainsi jusqu’en 2019.

Mais Riadh rêve secrètement de faire passer son parcours dans un lieu qui lui est cher et qui est connu à l’international : Sidi Bou Saïd. Quelques réunions plus tard, entre le comité d’organisation et la municipalité de Sidi Bou Saïd, le projet est enfin lancé : l’urban trail Run In Carthage voit le jour !

La course connaît immédiatement un engouement extraordinaire. Épaulé par une centaine de bénévoles et quelques sponsors, Riadh relève le fabuleux exploit de faire briller Carthage sous les flashes des journalistes et de réunir des coureurs à l’international…

Je vous donne rendez-vous très rapidement pour la deuxième partie de ce récit…

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